Manuel de Philo de Poche d’Épictète 8

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Manuel de Philo de Poche #8

Une des citations des plus connue d’Epictète, souvent remise à d’autres sauces, mais l’essentiel est de bien la faire sienne!

Citation

Ne cherche pas à ce que tout arrive comme tu le voudrais. Mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent, et tu seras serein.

On peut aussi trouver des traductions avec « heureux » à la place de « serein« .

Commentaire

C’est un de mes passages préférés du Manuel, car il est très concis. Il doit être compris dans le contexte de la philosophie stoïcienne: si nous acceptons les événements qui nous tombent dessus, plutôt qu’ils arrivent autrement, nos vies vont passer plus doucement. L’expression qu’Épictète utilise pour « sérénité » (littéralement « coulant doucement ») est une allusion à l’une der 1ère définition stoïcienne de l’eudaimonia (l’accomplissement de notre vie) comme étant une vie coulant doucement.

Les Stoïciens ne défendent pas pour autant la passivité, comme les passages des épisodes précédent l’ont déjà montré. Par exemple, Epictète fait la distinction entre les disciplines de la peur et du désir, auquel ce passage fait allusion, et celle de l’action.

Les Stoïciens prônent la réconciliation entre l’acceptation émotionnelle et une action vigoureuse et disciplinée, au service de la sagesse et de la justice. « Espérer que les événements arrivent comme ils sont » est peut-être mieux appréhendable que « accepter la réalité ». C’est un prérequis pour entreprendre des actions, pas une excuse pour l’inaction.

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Mise en pratique

Comme la pratique du non-attachement, cette nouvelle idée parait plus facile à dire qu’à pratiquer. Elle est pourtant utilisable dans toutes les situations de la vie courante, mais il faut la pratiquer un peu , en ressentir les effets calmants sur notre esprit, pour intensifier et généraliser son utilisation.

Nous avons quand même la chance de ne pas devoir pratiquer sur des situations trop difficiles: essayer de prendre du recul sur un train qu’on a raté est beaucoup plus facile que d’accepter d’être pris dans une guerre civile. Dans l’enseignement stoïcien les préceptes à utiliser seraient pourtant les mêmes dans les deux cas. 

Donc, il vous arrive quelque chose que vous n’aviez pas prévu, reprenons notre exemple du train: arrêtez-vous un instant, respirez, prenez conscience que vous ne pouvez plus changer ce qui est arrivé et qu’il vous reste 2 solutions.

solution 1: vous énerver, pleurer^^, vous laisser déborder par vos émotions, passer votre mauvaise humeur sur quelqu’un qui n’y peut rien non plus. Vous savez que ça ne résoudra rien, et que ça va vous pourrir la journée, que votre cerveau va sans cesse ruminer.

solution 2: respirer un instant, stopper vos jugements, accepter l’événement comme il s’est produit, et aussitôt passer à l’action pour contrer ou vous adapter à l’événement (changer de moyens de transport, acheter un nouveau billet, prendre le temps de lire le journal avant le prochain train…). En ayant accepté, vous serez plus calme, donc plus efficace dans vos actions, moins de mal de tête garantit. N’oubliez pas que vous êtes responsable de votre état, de vos actions et attitudes.

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